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samedi 2 octobre 2010

l’homme qui s’entoure des cubes

Celui-ci n’a pas un pays rond,
entre terre et mer
et, en plus, il n’a jamais vu un ballon rouge
sur la toile de son enfance.
Une telle personne cherche toujours
un coin pour déposer ses espoirs.
Il veut construire la perfection inédite,
presque mathématique,
ou tous les souvenirs
soient aigus
comme les couteaux en silex.
L’homme qui s’entoure des cubes
est un comédien
Qui fait disparaître les heures de bonheur
Et il accorde toutes les horloges du monde
avec toutes nos tristesses, ailleurs.

l’autrefois a l'invers

Les minutes,
ils ont changé leur heure d'hiver,
dans les aéroports de l’ éternité.
Des mots comme “autrefois“ ou “hier“
ont perdu l'habitude de faire de notre vie,
un concours de beauté
et ils se mettent a évoquer
une sorte de futur proche.
Une place vient de se libérer
étant remplie
des incertitudes,
et des pensées aléatoires.
Pourtant,
Le vieux Passé n’est pas annulé,
Car, ses cheveux gris
Eblouissent a la fenetre de chaque espoir,
Comme toujours
Comme aujourd'hui.

trois choses

Parfois,
dans les rues de la vie,
un accordéon déchire ses velours nostalgiques,
et une fée sort sa baguette magique,
pour rigoler face a nos statues.
Le rien tient un discours,
obligé d'offrir sa réplique,
devant une petite table
ou on peut choisir trois choses différentes:
une aile, une pomme ou un ciel de printemps.
Les trouvailles du bazar me sont indispensables,
en marche,
pour les rigueurs du Grand Passage.
Tenté de m'exprimer,
J'hésite, la main dans ‘air,
entre le ciel et l’aile.
Mais, au fond de mes peurs
L’automne a commencé sa danse de camouflage,
Et tous les pommiers du verger se sont débarassés
de leur péché,
de leurs fruits rouges
de leurs arômes.

une histoire

L’Amour a été tué
sous le champ de bataille,
parmi les obus et les baionnettes sanglantes.
Le soldat Benjamin Amour a été tué
d'une balle
qui dérivait d’un fusil de parade.
Je me rappelle de sa bien-aimée,
qui a prolongé la tige en métal,
a l’aide d’une tulipe fragile,
toute belle, toute jaune;
Puis,
elle s'est assise…
une photo,
pour la petite poche du soldat,
cachée sous le veston,
devant son cour.
Maintenant l’Amour est une histoire.
Benjamin en est l’heros
et sa bien-aimée se vante d’avoir dans sa vie
la chance de rencontrer l’Amour,
dans un jour de paix,
avant la guerre,
Et c'était bien sympa,
Un printemps, un hiver…

parmi les jours

Un matin,
on m’avait dit qu’il faut faire
Enfin,
De notre vie,
Un cercle parfaitement rond,
sur les plages de l'attente
Ou se promennent,
chaque apres-midi,
Des amoureux promis,
portant leurs visages vers les nuits de marbre.
Alors,
j’ai fait une révérence,
et j’ai salué, un peu, les pluies,
Pour que leur gout amer ne puisse pas mélanger
Ma solitude
et les envies des saisons
qui vont naître
les années futures
au cour d'un arc-en-ciel parfait,
Qui porte toujours,
le nom d’une vieille gare.

du nord au sud

Avant te dire mon premier mot,
chacun de mes silences
a passé l'examen des pluies.
Je sais bien que ton pays,
au bout du monde,
attend un signe du nord au sud
dans les coulisses du rien dire
et que la sagesse
bouge sur la table d'echec
les pions,
et les fous,
au nom du sacrifice.
Avant de choisir mes mots,
J’ai allumé la cigarette de la patience,
car ton rouge orgueil,
comme une salle d'attente,
était rempli de lectures fugitives,
de photos.
Et du reste,
les echos du moi,
au nord et au sud,
c'est ton choix...

les piqures du conscient

En chantant sur les rues de la vie,
Les grands élephants oublient
Leur instinct maternel.
Ils commencent s’evanouir,
a chaque photographie prise
d’un oil objectif,
dans le studio ermétique du peintre qui porte ses grandes moustaches.
Le sens discret de leur chemin
reste un mystere,
Comme la souplesse des jambes d’une balerine.
Au coin de mes incertitudes
Je suis obligé de dire „oui”
face au „non”,
De faire de mon conscient une grande Tour Eiffel,
Au bord d’un fleuve d’encre.

jamais, le boléro

L'année 2010 est encore dans le ring.
Elle danse,
Sans se moquer de moi,
son spectateur fidel
qui boit un verre de vin mousseux.
Dans tout le quartier,
Les notes musicales
se sont métamorphosés,
pendant la nuit,
en morceaux de glace,
qui font trésaillir
les grands événements,
dans le brouillard du hasard.
Pour la premiere fois
les choses se tournent,
soudainement,
vers la mémoire d’ El Ingenioso Hidalgo Don Quijote,
pénetrée par les fleches blanches
de la mélancolie
qui laisse tomber,
sur ma vie,
goutte apres goutte,
le sang de la folie,
le boléro de l’aout.

le sens giratoire

Dans une promesse,
un fou
habitait avec son chat.
Les herbes citron de leurs existenses féeriques
Composaient, chaque nuit,
les reves des autres,
comme toi,
comme moi.
Alors, la ville tranquille
Monte ses architectures sourdes,
jusqu'au bord de la mer,
Dans le va et vient des promeneurs,
de leur espoir
et de leur promesse,
Ou un fou
loue une chambre,
le chat sur ses génoux.

la solitude de la soie

Tirez vers n'importe ou
les fleches.
Nous sommes les soldats impartiels,
dans les fausses guerres de papier.
Les uns te disent que le monde,
Couvert de poussiere,
a été caché dans le grenier
de tes automnes.
Les autres, plus entetés,
te dirige juste vers toi
comme des mappes muettes,
invisibles,
Alongées sur les tables
de sable rouge.
Tirez vers n'importe ou les fleches
pour nourrir les Dieux,
Qu'on oublie dans les histoires
fabriquées superflu,
Sur le seuil,
n'importe ou.

l’autre ciel du mois d'aout

Le soleil passe ses transparents doigts
dans cheveux de sa mere endormie.
- elle pourrait etre la vie
ou la nuit -
Les étoiles gardent leur rangement facultatif
dans les poches noires du silence,
Jusqu'a la prochaine ferrmeture des paupieres.
Une étoile pour le roi né
L’autre pour la vie a louer
A tous les esprits vagabonds
Dans le sommeil de tous les mondes.

le bleu voisinage

Dans une minute,
le vieux piano
a arraché du monde
tout ce qu'il était bleu
tout ce qu'il était infini.
Pourtant,
J’ai eu le temps
de fermer mes yeux.
Une voix me disait,
a l’oreille gauche,
des mots bleus.
Mais je savais,
plongeant sous la vague de la sonate,
qu’ils étaient rouges,
Comme la fatigue,
Comme les feuilles de l’automne.
Les aubes du jour m'ont juste montré
la lettre de la bouteille a la mer
Me décrivant une plage bluâtre,
sur laquelle,
un piano, en plein concert,
remplaçait l'été, l’automne,
au nom d’une nouvelle saison.

un point de vue rond

Voici déja l'automne
qui offre au vol
des oiseaux sauvages,
en signe d'amitié,
les habits amers du matin.
Ici, la-bas, ailleurs,
Les yeux transparents des mots
ont choisi deux reperes temporels :
l'heure du bonheur
et l'éternité de la pierre
qui s'érige,
sollenelement,
sur les épaules des statues.
Ces temps-ci,
Un point de vue rond
ouvre ses ailes d'herbe,
Et le reve d'un été tropical
commence son déchirement banal
dans l'oublie.

en bref

Aujourd'hui,
une goutte de silence
s'était prolongé
aux pieds des comédiens:
Il était automne
Comme un rouge serpent,
Les mots vus,
Transparents et nus
Agissaient en route
Vers n’importe quel temps.
Le silence en gouttes
S'allongeait tardif
Et le temps des mots
Nous montrait ses griffes.