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jeudi 9 février 2017

Point, virgule....

L’utilité de ma boîte aux lettres poussait dans le cercle du quotidien les obsessions d’une profonde cohabitation entre les jours qui vont consommer l’illusion du va-et-vient. Au milieu du boulevard le point de poste faisait une visage métaphorique laissant à l’imagination les inductions d’un rêve malade. Question d’attente, question de départ d’un aéroport invisible vers un nid de plumes qui s’imprégnait de l’espoir dans les petits coquillages des lettres. On juge commodément la nouveauté des pensées et des gestes plus convainquent envers les attentes. Mais le destinataire restait encore couché sous le toit de la silence qui poussa ses vieux quartiers au cœur de l’automne. Robert était un nom poussiéreux sans substance qui traînait la promesse d’une époque équivoque de plus en plus crédible. Ces temps-ci avaient l’air volontaire et passager qui avait mené jusqu’un bout insuffisant mes peurs et mes frustrations. Certainement je ne pourrais pas lui écrire que des lettres vides, avec des mots sans étincelles, sans dénominations raisonnables. Pourtant je me mis à écrire. De toutes mes forces je m’opposerai à la fuite des heures. Je tirerai les bornes de l’abîme vers une autre circonstance plus familière sinon plus domestique. L’équation devra jalonner, enfin, le centre. Un jour, j’ai reçu une première lettre. Son enveloppe d’une blancheur irréelle était noirci par les traces de la cachette de poste juste au dessous de l’adresse du destinataire. C’était mon adresse marquée là-bas. Oui, en vérité, c’était la mansarde de la Rue des Provinces. Les mains tremblantes j’arrachai les deux coins du petit rectangle de papier, étouffé comme sous la pression d’un poids insupportable, en plongeant dans la lecture.

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